Arsène Tchakarian

Sarkozy et Tchakarian

Arsène Tchakarian né en 1916 – Officier de la Légion d’Honneur – 7 mars 2012

Biographie

Arsène Tchakarian naît le 21 décembre 1916, en Turquie. Il grandit en Bulgarie, termine l’Université Royale fin 1930, puis arrive en France. Appelé au service militaire en septembre 1937 dans le 182ème régiment d’artillerie lourde de Vincennes, il participe, en 1939-1940, aux combats des Ardennes et de la Meuse. A l’issue de la défaite de la France face à l’armée hitlérienne, il est démobilisé à Nimes le 5 août 1940.

De novembre 1940 à avril 1942, au sein d’un minuscule réseau, il se lance à Paris, avec son ami Missak Manouchian, dans la distribution de tracts anti-hitlériens.

Le 17 mars 1943, Arsène Tchakarian et Missak Manouchian vont subir « l’attaque de l’épreuve » à Levallois-Perret contre une vingtaine de feldgendarmes. En mai 1943, Manouchian est nommé responsable provisoire de la Première Section de l’Armée Secrète. En juin 1943, après l’attaque d’un autocar de la Kriegsmarine près de l’église d’Auteuil, Arsène Tchakarian est nommé chef de la Première Section des Triangles-Commandos.

D’après les communiqués de l’Armée Secrète, la formation aurait, du 1er juin à la fin de septembre 1943, réalisé près de cent quinze actions réussies.

En novembre 1943, vingt-trois camarades d’Arsène Tchakarian sont arrêtés par la sécurité allemande et la police de Vichy.
Le 21 février 1944, ils sont fusillés au Mont-Valérien.

Ayant échappé de justesse à la rafle, Arsène Tchakarian est recherché très activement, en décembre 1943, par les policiers du commissaire David de la Brigade Spéciale n°2. Bénéficiant de la protection du commissariat de Montrouge, il réussit à passer à travers les mailles du filet. Grâce aux soins du groupe de résistants du commissariat de la police de la Préfecture, il se cache à Paris, au deuxième étage du numéro trois de la rue Frédéric Sauton. En mai 1944, grâce à son expérience militaire et à son action de résistant, il est envoyé par la police résistante à Bordeaux, afin de fournir des informations en vue de préparer le bombardement du camp d’aviation de Mérignac par les bombardiers alliés.

Rappelé dans la capitale dans les premières semaines de juin, il est envoyé alors à Montargis, dans le maquis de Lorris, sous le commandement du capitaine Bourgeois. Passé au grade de lieutenant, il commande une vingtaine de résistants et, après de très durs combats, rentre avec son groupe dans la ville de Montargis où il occupe la Kommandantur, installée à l’Hôtel des Postes. L’historique de ces faits est relaté dans les archives du Loiret.

Après la Libération, Arsène Tchakarian est officiellement nommé sous-lieutenant le 13 juillet 1948, suite à l’homologation prononcée par la Première Région Militaire. Il obtient la croix de combattant de la guerre 1939-1940 et plusieurs autres décorations, ainsi que la médaille d’argent du Ministère de la Défense.
En 2005, il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur et reçoit encore une vingtaine de médailles honorifiques décernées par les municipalités françaises dont les villes furent martyres pendant la guerre.
Sollicité en 1997 par le Ministère des Anciens Combattants pour siéger dans une commission de mémoire, il est nommé, par arrêté ministériel publié au Journal Officiel le 3 mars 1998, historien privilégié. Dans la foulée, il est envoyé en Allemagne, afin d’y effectuer des recherches dans les archives.

Auteur de deux ouvrages, Les Francs-Tireurs de l’Affiche Rouge et Les Fusillés du Mont-Valérien et de la région parisienne, il est nommé, en 2007 et en 2008, représentant du préfet, afin de contrôler les listes électorales de quatre bureaux de vote à Vitry-sur-Seine.

Militant apprécié dans plusieurs associations d’anciens combattants, il continue à assumer les rôles de président, président d’honneur et vice-président.

Son activité dans sa section de légionnaires reste toujours appréciée, ainsi que toutes les conférences qu’il donne depuis de nombreuses années dans pas moins de deux cents lycées et collèges de France.